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Lacito : l'image de la semaine en 2009
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Semaines du 14 décembre 2009 au 6 janvier 2010 

Les appeaux ou imitation des cris d'animaux par les chasseurs pygmées aka (Centrafrique)
Lorsqu'ils partent chasser, les pygmées aka imitent les cris des animaux qu'ils souhaitent attirer.
Vous aurez l'occasion d' entendre ainsi des enregistrements sonores sur :
• l'éléphant : dans le troupeau au repos, des bruits de feuillages arrachés, des soufflements, des piétinements, de petits cris, des bruissements d'oreilles et de queues...
• le céphalophe à bande dorsale noire : L'animal dans les buissons, son cri d'inquiétude et d'appel...
• la vieille panthère : elle n'est plus apte à attraper du gibier et n'hésite pas à se rabattre sur une proie plus facile, jeune enfant imprudemment isolé, femmes à la collecte, chasseur solitaire...
Et aussi :
le vieux gorille, le céphalophe à dos jaune, le crocodile de forêt, le calao à cuisses blanches, le chimpanzé, le potamochère, la nandinie, la mangouste noire des marais, le coucal huppé, le râle à pattes rouges et la pintade huppée.
Photo, textes et enregistrements sonores sont extraits de Cris d'animaux par les chasseurs pygmées, l'un des panneaux de l'exposition « Nommer son milieu naturel », organisée par le Lacito en 1987.
© texte et photo de Jacqueline M.C. Thomas (CNRS-LACITO, 1987) – transformation des textes, images et sons en document numérique : Laurent Venot
Lieu : Afrique, Centrafrique - Langue : aka |
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Semaine du 7 au 13 décembre 2009

Pirogue bébérëwè en construction sur le rivage des Vâkummé à Vao
Cette grande pirogue pontée à balancier est utilisée actuellement par les pêcheurs de l’île des Pins qui en construisent encore régulièrement. Si les pirogues actuelles ont subi des modifications dues à l'introduction de matériaux et d'outillage occidentaux, elles n'en demeurent pas moins très proches de celles construites encore récemment avec les matériaux traditionnels.
© Isabelle Leblic (CNRS-Lacito, 1983)
Lieu : Océanie, Nouvelle-Calédonie, Île des Pins – Langue : kwênyii |
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Semaine du 30 novembre au 6 décembre 2009 

Crucifixion, église Saint-Michel, ville de Padesh, région de Blagoevgrad (Bulgarie)
La fresque de la Crucifixion est peinte sur le mur nord de l'église. Au-dessus de l'image, sous l'arcade, sont inscrits les noms des donateurs et l'année de la production,1889. Sur l'arcade elle-même on voit un ange allongé à côté de l'inscription "Apocalypse de Baruch". A droite et à gauche de la tête de Jésus sont représentés respectivement le soleil éclipsé et la pleine lune resplendissante. Il est intéressant de comparer l'image avec la description verbale de cet événement dans l’Évangile de saint Jean : « C’était déjà environ la sixième heure quand, le soleil s’éclipsant, l‘obscurité se fit sur la terre entière, jusqu’à la neuvième heure*. Le voile du sanctuaire se déchira au milieu, et, jetant un grand cri, Jésus dit : "Père, en tes mains je remets mon esprit". Ayant dit cela, il expira » (Jn23(44), La Bible de Jérusalem, 1998, éd. du Cerf). À la gauche du Crucifié, en bas, entre les croix de Jésus et du mauvais larron, on voit un dignitaire juif tenir un phylactère ironique : « Tu en as sauvé d'autres, ne peux-tu te sauver toi-même ? ».
*La neuvième heure correspond à 3 heure de l’après-midi.
© Assia Popova (CNRS-LACITO, 2008)
Lieu : Europe, Bulgarie, Blagoevgrad - Langue : bulgare |
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Semaine du 23 au 29 novembre 2009 

Petite pirogue nyeyùre individuelle utilisée pour les trajets jusqu'aux îlots ou pour la pêche
Parmi les trois types de pirogues en usage à l'île des Pins, celle-ci est la seule qui n'était pas réservée exclusivement aux membres de clans pêcheurs et qui pouvait être construite par n'importe qui et utilisée indifféremment par les hommes, les femmes ou les enfants. Elle servait essentiellement pour les déplacements et les transports de marchandises d'un bout à l'autre de l'île et est toujours utilisée pour se rendre dans les îlots où quelques-uns cultivent encore des champs.
© Isabelle Leblic (CNRS-Lacito, 1983)
Lieu : Océanie, Nouvelle-Calédonie, Île des Pins – Langue : kwênyii |
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Semaine du 16 au 22 novembre 2009 

La lune et le soleil, église Saint-Dimitâr, village de Drenkovo (Bulgarie)
Les photos proviennent de la région de Blagoevgrad, au sud-ouest de la Bulgarie. La photo centrale présente les deux colonnes surmontées des deux astres. Les piliers sont au centre de la nef, le soleil côté sud et la lune côté nord. Le soleil, maître de la lumière, s'oppose à la lune, maîtresse des ténèbres.
L'entrée de l'église est à l'ouest. L'autel, comme dans toutes les églises, est à l'est. Dans les églises orthodoxes, il est caché, séparé de la nef par une cloison appelée iconostase, couverte d'icônes disposées par séries de cinq.
L'église de Sain-Dimitâr date de la deuxième moitié du XIXe siècle.. Elle est en cours de restauration, ce qui explique les réticences du pope à la laisser prendre en photos...
© Assia Popova (CNRS-LACITO, 2008)
Lieu : Europe, Bulgarie, Blagoevgrad - Langue : bulgare |
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Semaine du 2 au 15 novembre 2009 

Le village d’Erzi (Ingouchie)
Cette photo a été prise en août 1997 lors de mon travail d’enquête sur la langue ingouche parlée en Ingouchie dans le Caucase du Centre-Nord. Malgré les barrages militaires limitant l’accès à la montagne, mes informateurs ingouches tenaient absolument à nous montrer ce qui représente leurs racines, l’âme de leur peuple : les villages abandonnés au cœur de la montagne.
Chaque grande famille clanique ou tejp possédait autrefois un village à l'architecture originale avec des maisons-tours aux toits pyramidaux couverts de lauzes. Ces tours servaient à la fois d’habitat et de système défensif, chaque famille défendant ainsi sa vallée.
Dès la conquête du Caucase par les Russes, l’existence de ces villages a été menacé – il était trop facile pour les rebelles de s’y replier, mais c’est en 1957, au retour de leur déportation voulue par Staline, que l’accès à ces villages leur fut totalement interdit. Les Ingouches, contraints de vivre exclusivement en plaine, virent leurs villages natals tomber petit à petit en ruines. C’est pour témoigner de ce drame que l’on nous a amené jusqu’à Erzi et pour attester que bien qu’abandonnés ces lieux vivent toujours dans la mémoire collective des Ingouches.
© Françoise Guérin (Université Paris-Sorbonne, août 1997)
Lieu : Asie, Caucase du Centre-Nord, Ingouchie – Langue : ingouche |
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Semaine du 26 octobre au 1er novembre 2009 

Le vol du lait cosmique, église Saint-Michel (entre les villages de Padesh et Leshko, région de Blagoevgrad, Bulgarie)
Dans les traditions populaires bulgares, le culte de la lune est beaucoup plus important que celui du soleil. La lune est un être androgyne, appelé plutôt mesecina – au féminin quand elle pleine – et aussi mesec – au masculin quand elle est montante ou décroissante. L'appellation féminine désigne également (comme en latin) l'écoulement mens(tr)uel de sang des femmes, associé évidemment à la période de lune "morte", très maladroitement surnommée "lune nouvelle" par les astronomes. On dit qu'elle se nourrit de blancs d'œufs et des nuages et qu'elle "produit" une sorte de liquide menstruel / lait / sperme cosmique.
La mythologie relative au culte populaire de la lune n'est pas représentée, en principe, dans le domaine très surveillé de l'art pictural ecclésial. Une exception existe – une seule, semble-t-il. Elle est située dans les territoires des environs des villes de Dupnica-Blagoevgrad-Bansko (sud-ouest de la Bulgarie), formant une sorte de croissant fertile des représentations picturales du culte lunaire avec, plus précisement, le motif prométhéen du vol du lait cosmique. Cette mythologie sera illustrée par deux séries de photos :
A. La lune et le soleil, église Saint-Dimitar, village de Drenkovo, région de Blagoevgrad (ensemble de photos qui seront mises en ligne prochainement)
B. La traite cosmique (correspondant à la photo ci-dessus)
On croyait jadis en Bulgarie et cela jusqu'à la fin du XXe s., en l'existence d'une variété de sorcières surdouées, capables, la veille de la Saint-Georges (6 mai), de décrocher la lune, à condition qu'elle soit pleine, et de la transformer successivement en vache, en taureau et en vieillard décrépit qu'elles s'empressaient de traire. Le breuvage obtenu de cette traite cosmique, tenant à la fois du lait et du sperme, était une panacée, c'est-à-dire un philtre magique capable de guérir tous les maux.
Trois séries de fresques, sous forme de bandeaux horizontaux, tapissent la moitié du mur extérieur méridional de l'église Saint-Michel, à mi-chemin entre les villages de Padesh et Leshko. Disposées à gauche de l'entrée secondaire et abritées sous un appentis, les fresques présentent des scènes édifiantes relatives au Jugement dernier avec cinq images illustrant des motifs vertueux bibliques et quatre images inspirées des réalités et de la mythologie autochtone stigmatisant les vices. Le tableau figurant "La Sorcière qui trait le Diable" est le premier de la bande médiane. Le personnage du Diable est figuré par un loup ailé à tête humaine. Ses pattes tendues se terminent par des serres de rapace. La tête barbue du "démon" est surmontée d'une paire de cornes bovines. Sur son bas-ventre l'artiste a fait fusionner, peints en trompe-l'oeil, l'image d'un pis de vache avec les genitalia d'un mâle.
Au-dessus de la croupe de cet animal fantastique on lit l'inscription suivante :
Une sorcière ment aux gens quand elle dit qu'elle fait descendre la lune pour la traire, alors qu'(en fait) elle trait le diable.
Nonobstant cette "pieuse" inscription, pour une autochtone familère des pratiques magiques rmentionnées ci-dessus, il est évident que l'auteur de la fresque, probablement à son insu mais peut-être de son plein gré, par le biais de ce monstre fantasque, a présenté simultanément les différentes étapes d'un rituel mythique orchestré par des sorcières surdouées .
© Assia Popova (CNRS-LACITO, 2008)
Lieu : Europe, Bulgarie, Blagoevgrad - Langue : bulgare |
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Semaine du 19 au 25 octobre 2009 

Couple de chameaux dans le désert près de Nouakchott (Mauritanie)
Cette photo est là pour annoncer la journée sur « Déserts. Y a-t-il des corrélations entre l'écosystème et le changement linguistique » qui aura lieu le lundi 19 octobre 2009. Tous les détails sont ici.
© Catherine Taine-Cheikh (CNRS-LACITO, été 2009)
Lieu : Afrique, Mauritanie |
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Semaine du 12 au 18 octobre 2009 

Les deux Théodore, église Saint-Elie, Selishte, région de Blagoevgrad (Bulgarie)
Les registres canoniques des églises orthodoxes recèlent, dans le cénacle des saints militaires, deux mégalomartyrs, saint Théodore Tyron (?-306?) et saint Théodore Stratilate (?-323?).
Cependant, dans les traditions populaires de la civilisation orthodoxe des Balkans, les saints homonymes, le soldat (en grec tyron) et le général (stratilate) ne constituent qu’une seule personne, mais à deux hypostases, l’une vernale et chtonienne, l’autre estivale et céleste, Sous chacun de ces deux aspects, le saint protecteur attitré des chevaux apparaît comme chef d’écuries – chtoniennes pour Tyron, célestes pour Stratilate.
Les deux Théodore ont pour fêtes épiphaniques* respectives, le 6e jour du carême pascal surnommé “Pâques des chevaux” pour le premier, et pour le second, le 8 juin du calendrier Julien**. Ainsi, la Saint-Théodore vernale et lunaire oscillera entre le 8 février et le 9 mars, avec pour date maximum l’équinoxe de printemps du calendrier Julien. Quant à la la Saint-Théodore estivale, assignée à une date solaire fixe, elle se superpose immanquablement au solstice d’été. Il s’avère donc que saint Théodore assume, dans les traditions balkaniques, la coordination – radicalement impossible – des cycles lunaire et solaire.
La fonction thaumaturge de saint Théodore, régulateur du temps cyclique, est corroborée et formulée d’une manière claire dans le langage pictural des deux fresques présentées ici (voir photos).
Provenant de l’église saint-Elie (1861) du village de Sélishté, dans la région de Blagoevgrad, au sud-ouest de la Bulgarie, elles sont peintes sur les pans de l’embrasure de la première fenêtre, creusée près de l’iconostase, dans le mur occidental.
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Sur le pan gauche est représenté le jeune Théodore Tyron, en uniforme, ceint d’une épée et tenant de la main gauche une lance. Sa main droite tient une croix et repose sur un énorme croissant de lune montante [en guise de bouclier ?]. Son nom est écrit des deux côtés de sa tête : « Saint Mégalomartyr Théodore Tyron ».
Le portrait lui faisant face le représente monté en grade et beaucoup plus âgé. Le général, visiblement en retraite, est en civil, sans armes. Il tient ostensiblement de sa main droite une croix et la gauche s'appuie sur un croissant de lune en décours. L’inscription au niveau de sa tête indique son nom : « Saint Mégalomartyr Théodore Stratilate ».
On sait que, par définition, toutes les icônes sont considérées comme des copies de modèles “non-peints de main d’homme” – ou supposés comme tels – et que toutes ces “reproductions” sont homologuées. Aussi, les deux fresques de Théodore, absentes des répertoires des hermenies (manuels d’iconographie), avec la figuration d'un saint en tant que coordinateur du temps cyclique seraient une “première” dans le domaine de cet art premier que sont les icônes orthodoxes.
*Epiphania, en grec, signifie « manifestation, apparition »
**Le calendrier grégorien civil fut introduit dans les pays balkaniques au début du siècle dernier, entre les années 1916 et 1922. Les églises de Grèce et de Roumanie l'adoptèrent à cette époque. L’église bulgare, le fit en 1968. Les églises orthodoxes de Serbie et de Macédoine ont gardé le calendrier Julien pour les célébrations festives.
© Assia Popova (CNRS-LACITO, 2008)
Lieu : Europe, Bulgarie, Blagoevgrad - Langue : bulgare |
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Semaine du 5 au 11 octobre 2009 

Les sons du français – Notions générales de phonétique
« La phonétique est l'étude physique des sons du langage. On distingue la phonétique acoustique, qui s'intéresse aux sons en tant que vibrations reçues par l'oreille, et la phonétique articulatoire, qui décrit la production des sons par les organes de la parole. Le point de vue adopté ici est articulatoire, mais insiste sur le rôle que jouent les sons dans la communication, sur leur capacité ou non à opposer des mots : en français, les sens différents attribués à POISSON, BOISSON et MOISSON ne sont repérables que par la différence de la première consonne P, B ou M. Il s'agit donc de phonétique fonctionnelle, de l'étude du système des sons "utiles" d'une langue. »
Photo et textes sont extraits de l'exposition « Le corps et l'expression linguistique », organisée par le Lacito en 1990 : panneau Gym phonique.
© texte et image : Yves Moñino (CNRS-LLACAN) – transformation en document numérique : Laurent Venot
Lieu : France - Langue : français |
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Semaines du 14 septembre au 04 octobre 2009 

La motte (2) des bâtisseurs (Guédelon, Bourgogne, France)
A l'entrée du chantier médiéval de Guédelon, on peut admirer une deuxième maquette d'une motte féodale (à comparer avec la première). Il s'agit cette fois-ci de la motte des bâtisseurs, plus modeste mais tout aussi efficace.
La construction d'un château fort faisait appel à de nombreux corps de métiers : carriers, tailleurs de pierre, maçons, bûcherons, charpentiers, forgeron, tuilliers, vannier, cordier et charetiers.
Ces artisans pouvaient demeurer six mois ou plus sur un chantier, ce qui nécessitait de pouvoir les loger et les protéger.
Cette structure n'a pas été reconstituée sur le site de Guédelon, chantier d'archéologie expérimentale faisant appel à nombre de "bâtisseurs temporaires" encadrés par une équipe d' "œuvriers".
© Anne Behaghel-Dindorf (CNRS-LACITO, août 2009)
Lieu : Europe, France, Bourgogne |
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Semaine du 07 au 13 septembre 2009 

Vue de la chaine himalayenne sur le chemin menant au village de Mukli (Népal)
Les Thulung Rai vivent dans le district de Solu, à l'est du Népal, et leurs villages sont situés sur les deux rives du Dudh Kosi ("rivière de lait"), dont la source est à une cinquantaine de km au nord, près de l'Everest. Les villages sont à une altitude moyenne de 1500 m, et on y cultive principalement du riz, du maïs et du millet.
La première description de la langue thulung remonte aux années 70, et ces données permettent de suivre l'évolution de la langue au cours des trente dernières années, ce qui fait ressortir nettement l'influence de la langue nationale, le népali.
© Aimée Lahaussois (2000)
Lieu : Asie, Népal, Solu, Mukli – Langue : thulung rai |
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Semaines du 03 août au 06 septembre 2009 

Lagon de l'île des Pins
En Nouvelle-Calédonie, il existe une complémentarité entre les clans du bord de mer, en charge de la mer et ceux de l'intérieur, en charge de la terre. Dans cette "civilisation de l'igname" par excellence (Haudricourt, 1964), l'exploitation de la mer n'en joue donc pas moins un rôle important, à tel point que certains clans sont dits "pêcheurs" (bwêjö) et ont en charge d'approvisionner les clans dits "terriens" en produits de la mer. Parmi les fruits de la mer (xéiyè, « choses de la mer »), certains comme les tortues, vaches marines, ou poissons "coutumiers" ne peuvent être pêchés que par les membres des clans pêcheurs. Ceux-ci sont les seuls à détenir les magies et rituels propitiatoires nécessaires à la pratique de la pêche, pour nourrir la population de l'île des Pins et, dans toutes les cérémonies coutumières, aux fins de répondre, par les produits de la mer, aux dons d'ignames et de produits de la terre .
© Isabelle Leblic (CNRS-Lacito, 2005)
Lieu : Océanie, Nouvelle-Calédonie, Île des Pins – Langue : kwênyii |
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Semaine du 27 juillet au 02 août 2009 

Transport de poteries par voie fluviale (près de Pagan, Birmanie centrale)
À la veille de la grande fête de la pagode d'Ananda (Ananda Festival), de nombreux marchands arrivent à Pagan par bateau, comme ces fabricants de poterie du nord de Mandalay. Ce festival, l'un des plus importants de Birmanie, a lieu au début de l'année (janvier) au moment de la pleine lune.
© Alice Vittrant (CNRS-LACITO, janvier 2008)
Lieu : Asie, Myanmar=Birmanie, Centre, Pagan - Langue : birman |
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Semaines du 29 juin au 26 juillet 2009 

Habitat traditionnel en tribu (Ponérihouen, côte Est de la Grande Terre)
En Nouvelle-Calédonie, la colonisation a relégué autrefois les Kanak dans les tribus et les terres de réserves pour permettre aux colons de s'installer sur les terres ainsi spoliées. Si depuis 1946, fin du régime de l'Indigénat – qui interdisait aux Kanak de sortir de leur tribu, sauf pour s'acquitter de l'impôt de capitation et du travail obligatoire pour l'administration ou les colons –, les Kanak ont le droit de circuler librement, ils n'en ont pas moins gardé leur habitat tribal. Depuis ces vingt dernières années, nombreux sont ceux qui s'installent sur les terres ancestrales revendiquées – rétrocédées par l'État – dans les alentours des tribus.
Cette photo nous montre le calme apparent d'une partie de tribu de Ponérihouen, à l'ombre des flamboyants. Les cases traditionnelles sont plutôt rondes, mais depuis la colonisation, des maisons rectangulaires se sont répandues un peu partout. Les maisons sont soit en torchis, soit en parpaing ou encore en bois. Elles sont couvertes soit d'écorces de bourao* ou de banian** maintenues par des pierres prises dans le lit des rivières voisines, soit de paille séchée.
Devant les maisons se trouvent les "pelouses", lieu de rencontre par excellence.
La mise en réserve a eu finalement une conséquence imprévue : la préservation des Kanak et de leur organisation sociale pendant près de 100 ans, loin du contact et des effets destructeurs de la colonisation.
*bourao : arbre, Hibiscus tiliaceus ou Thespesia populnea
**banian : arbre, Ficus ou Pipturus
© Isabelle Leblic (CNRS-Lacito, 1989)
Lieu : Océanie, Nouvelle-Calédonie, Ponerihouen – Langue : paicî |
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Semaine du 22 au 28 juin 2009 

Valakonje
Valakonje (Valea cu anii « la vallée des aulnes ») est le seul toponyme d’origine valaque (daco-roumain) dans cette région de Serbie. Comme cette photo le montre, les maisons sont dispersées sur les collines : on les aperçoit parfois cachées dans la verdure. Les familles possèdent en général deux maisons, l’une en torchis, construite au début du vingtième siècle, héritée des générations précédentes, et une autre maison, de construction contemporaine. La plupart du temps, les plus jeunes occupent la maison neuve, les plus âgés l'ancienne. Dans la cour, des fleurs et une table pour s’installer agréablement en été. Après, on arrive à la basse-cour, avec les poules, les dindes ou les canards, les cochons, les moutons, les chèvres ou les vaches. À quelques pas de là, se trouve le potager où l'on cultive les légumes consommés au quotidien : tomates, poivrons, oignons, choux… L’agriculture y est encore vivrière et complète le travail "à la ville".
© Marijana Petrovic-Rignault (CNRS-LACITO, été 2008)
Lieu : Europe, Serbie – Langue : daco-roumain. |
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Semaine du 15 au 21 juin 2009 

Le départ du chemin des caravanes, de Yongning (Yunnan) vers Yiji (Sichuan)
Aujourd'hui encore, un chemin pour mulets soigneusement entretenu relie le bourg de Yongning (Yunnan) aux villages d'altitude environnants, tels que Yiji, dans le comté voisin: Muli, de l'autre côté de la frontière administrative entre les provinces du Yunnan et du Sichuan. Pour le visiteur qui voit se côtoyer au centre de Yongning les poids lourds et les petites caravanes de chevaux, le transport à cheval paraît d'un autre âge. Pourtant, ce qui maintient vivant ce mode de transport n'est pas un attachement particulier à la tradition, mais bel et bien son efficacité : pour les destinations les plus enclavées, la grand'route est longue et tortueuse, et ne mène pas jusqu'à destination, tandis que le chemin des caravanes, au prix du franchissement des cols d'altitude, dessert les plus petits hameaux.
© Alexis Michaud (CNRS-LACITO, 2008)
Lieu : Asie, Chine, Yunnan, Yongning – Langue : na ou naxi |
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Semaine du 8 au 14 juin 2009 

Cérémonie funéraire secondaire war de Lum sh'iang à Lamin
Les proches du défunt collectent les petits résidus d'os dans les restes du bucher funéraire, et les déposent sur un linge blanc avant de le les déposer dans la tombe clanique des Pohlong à Lamin.
On peut comparer ces images à la cérémonie de crémation sur le même emplacement à Lamin et à une autre cérémonie de Lum sh'iang célébrée à 'Am Koi en mars 2008.
Les cérémonies de Lum sh'iang de ces deux villages présentent plusieurs différences intéressantes qu'on retrouve dans différents groupes austroasiatiques, voir les images de la cérémonie de Lum sh'iang à 'Am Koi (ici) et la crémation à Lamin (ici).
© Anne Daladier (CNRS-LACITO, mars 2009)
Lieu : Asie, Inde, Meghalaya, Lamin - Langue : war |
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Semaines du 25 mai au 7 juin 2009 

Cérémonie funèbre au village de FengKe 峰科 (Lijiang, Yunnan, Chine 中国 云南省丽江市)
Dans le temps, les funérailles des Naxi se faisaient par crémation. A l'heure actuelle, la coutume chinoise de l'inhumation a été adoptée. Le vocabulaire témoigne de ce changement: le mot pour "tombe" est un emprunt au chinois; en naxi, pour dire "tombe", on dit simplement "défunt" ("cadavre").
Mais de tout ça, on parle le moins possible, car il ne faut pas parler de malheur !
Sur la photo, on voit l'ascension d'un cortège funèbre vers le lieu où sera inhumé le défunt : un escarpement rocheux au-dessus du fleuve Yang-tsé (金沙江). En tête, les membres de la famille, la tête bandée de tissu blanc en signe de deuil.
© Alexis Michaud (CNRS-LACITO, 2004)
Lieu : Asie, Chine, Yunnan, Lijang, FengKe – Langue : na ou naxi |
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Semaine du 18 au 24 mai 2009 

Le romani de Drosero : le cas d’un fused lect
Le romani parlé dans le quartier Drosero de la ville de Xanthi (Thrace, Grèce) se caractérise par l’emploi, typologiquement rare, de verbes turcs avec leurs éléments de morphologie (TAM, marques de personne). A Drosero, cette caractéristique peut se comprendre du fait que les locuteurs ont une excellente connaissance du turc ; ils sont trilingues dès leur plus jeune âge (romani, turc, grec). Or, on peut observer le même phénomène pour le romani de Ajia Varvara à Athènes (Igla 1996) alors que les locuteurs n’ont plus du tout de contact avec le turc depuis trois ou quatre générations. Il apparaît en fait que ce type de discours bilingue fait partie de la catégorie de fused lect (Auer 1998), c’est-à-dire que les locuteurs rom n’ont plus le choix d’utiliser ou non les matériaux empruntés, ceux-ci font partie de leur langue...
© Evangelia Adamou (CNRS-Lacito, 5 avril 2009)
Lieu : Europe, Grèce, Thrace, Xanthi, Drosero – Langue : romani |
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Semaine du 11 au 17 mai 2009 

La vallée de Xiangjiao (项脚), Sichuan, Chine
Les régions montagneuses enclavées abritent souvent une grande diversité linguistique, autant que botanique et zoologique. C'est vrai de l'Himalaya tout entier; c'est particulièrement vrai du comté de Muli, en Chine, à la frontière entre les provinces du Sichuan et du Yunnan. Ce comté est d'une extrême richesse au plan linguistique; ainsi, la langue lazé (langue tibéto-birmane) n'est parlée que dans quelques hameaux de la vallée de Xiangjiao (项脚). La photo est prise depuis une maison lazé ; dans les hameaux que l'on aperçoit de l'autre côté de la vallée, c'est une autre langue qui est parlée ! Situation qui n'a rien d'exceptionnel dans la région.
Les reliefs spectaculaires de la région rendent précieuse chaque parcelle de terre plane. Les habitations sont pour la plupart à flanc de coteau, le fond de la vallée étant tout entier occupé par les champs de céréales.
© Alexis Michaud (CNRS-LACITO, 2008)
Lieu : Asie, Chine, Sichuan, Xiangjiao – Langue : lazé |
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Semaine du 4 au 10 mai 2009 

"Saint Nicolas", fresque de l'église Saints-Pierre-et-Paul de Dolni Bogorov (Bulgarie)
Saint Nicolas, fêté le 6 décembre, est un saint très populaire en Bulgarie.
Il est représenté sur la photo en tant qu'évêque, portant le pallium, sorte d'étole en forme de Y, faisant partie du vêtement sacerdotal et orné de symboles religieux comme la croix.
© Assia Popova (CNRS-LACITO, 2003)
Lieu : Europe, Bulgarie, Dolni Bogorov - Langue : bulgare |
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Semaine du 27 avril au 3 mai 2009 

Femme rom en train de coudre une jupe
Sur cette photo une femme rom est en train de coudre une jupe, appelée etekl′iko en romani, du turc eteklik « jupe large ». Les emprunts du romani au turc sont nombreux depuis la période ottomane lorsque le turc, langue véhiculaire, était utilisé par les Rom, chrétiens et musulmans. Les communautés rom musulmanes de la Grèce maîtrisent encore aujourd’hui le turc, ainsi que le grec, mais gardent aussi dans leur langue des traces de contacts antérieurs comme, par exemple, le roumain (on appelle ces dialectes, vlax, d’après Gilliat-Smith 1915). Ces traces sont observables encore aujourd’hui, dans le pluriel etekl′ik-ora « jupes » formé d'un nom turc et d'un pluriel roumain. Ce type de construction est très productif en romani vlax pour les noms masculins. L’emploi d’une morphologie étrangère pour les noms empruntés est une pratique courante en romani, et ce de longue date : on distingue sur cette base les noms qui reçoivent une flexion native, les oikocletic, des noms qui reçoivent une flexion étrangère, les xenoclitic, cf. Matras (2002), Elšík & Matras (2006).
© Evangelia Adamou (CNRS-Lacito, avril 2009)
Lieu : Europe, Grèce, Thrace, Xanthi – Langue : romani |
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Semaine du 13 au 26 avril 2009 

Le fleuve Mbam (Cameroun)
Les Bafia sont une petite population d'environ 30 000 personnes qui occupe au Cameroun une région de savane et de forêt, dont le climat est de type équatorial, située sur la rive droite du Mbam (voir photo). Leur langue (appelée rì-kpà' par les locuteurs) appartient au groupe Bantou A 50.
Les Bafia sont polygames et exogames. L'organisation sociale est patrilinéaire et virilocale. Traditionnellement, les ressources de subsistance proviennent essentielleemnt de l'agriculture. Les hommes assurent les gros travaux (préparation et défrichage des champs, coupe des régimes et collecte du vin de palme, culture du cacao), tandis que les femmes s'occupent des semailles, du sarclage, de la récolte, ainsi que de la vente du surplus dans les marchés locaux, activités auxquelles participent éventuellement les enfants. La chasse et la pêche viennent compléter ces ressources.
© Gladys Guarisma (CNRS-Lacito, 1969)
Lieu : Afrique, Cameroun – Langue : bafia |
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Semaine du 6 au 12 avril 2009 

La philoxénie d'Abraham,
fresque de l'église Nativité-de-Jésus du village d'Arbanasi, 17e siècle (Bulgarie)
La philoxénie d'Abraham ou La Trinité vétérotestamentaire, d'après l'apocryphe slavon du 13e siècle "La légende d'Abraham".
(philoxénie "hospitalité", vétérotestamentaire "qui concerne l'Ancien Testament", apocryphe "texte non reconnu par l'Eglise", slavon, ici "vieux bulgare")
© Assia Popova (CNRS-LACITO, 2003)
Lieu : Europe, Bulgarie, Arbaznasi - Langue : bulgare |
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Semaine du 30 mars au 5 avril 2009 

Maison d'architecture typiquement bulgare (Pomorié)
Les grécophones de Bulgarie sont constitués de deux groupes d'origine différente : les habitants des villes du littoral de la Mer Noire (Sozopol, Nessèbre et Pomorié) et les Karakatchans, population nomade, sédentaire depuis plus de 50 ans, installée au pied des montagnes Stara Planina et Rila (dans l'Ouest). Ces populations présentent un bilinguisme bulgare-grec en voie de disparition au profit d'une forte tendance vers le monolinguisme bulgare.
Photo prise dans le cadre du Projet franco-bulgare "Les dialectes balkaniques de Bulgarie" (voir ici).
© Eleni Valma (CNRS-Lacito, juillet 2005)
Lieu : Europe, Bulgarie – Langue : grec dialectal |
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Semaine du 23 au 29 mars 2009 

Le regard de l'Ancêtre
Parmi les nombreuses formes de danse prisées par la population mélanésienne de Motalava – une petite île au nord du Vanuatu – les danses masquées sont auréolées de prestige et de mystère. Si elles sont réservées aux hommes adultes, c'est parce qu'eux seuls ont passé les épreuves initiatiques qui leur permettent de pénétrer le monde des Morts et des Ancêtres. Précisément, dans la langue locale (le mwotlap), le mot natmat désigne à la fois le défunt, l'Ancêtre, l'Esprit, mais aussi toute représentation symbolique de ces derniers – qu'elles prennent la forme de statues ou de coiffes cérémonielles. Chaque danseur sur la place portera sur la tête un natmat qu'il se sera confectionné lui-même en forêt, dans un endroit tenu secret. Ces coiffes parfois spectaculaires représentent les Esprits sous diverses formes – souvent celle d'une créature de l'océan, comme ici, un oursin géant. Parfois, un groupe de quelques Ancêtres quittent leur forêt profonde, et viennent tournoyer sous les yeux des Vivants, au milieu du village; ils dansent au son d'une étrange musique sans paroles ni mélodie, le "neqet". L'œil grand ouvert – ici en rouge – l'ancêtre nous observe. Il vient nous guider en ce monde, jusqu'au jour où nous serons réunis dans le sien, quelque part en forêt profonde.
© Alexandre François (CNRS-Lacito, 25 décembre 2005)
Lieu : Océanie, Vanuatu, Îles Banks, Motalava – Langue : mwotlap |
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Semaine du 16 au 22 mars 2009 

Pirogues béérëwè à Tëë, rivage des pêcheurs Duèpéré, à Vao
Les pirogues sont prêtes à partir en mer, à la pêche ou bien en balade (avec des touristes) ou encore pour se rendre aux champs situés dans les îlots.
© Isabelle Leblic (CNRS-Lacito, mai 2007)
Lieu : Océanie, Nouvelle-Calédonie, Île des Pins – Langue : kwênyii |
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Semaine du 09 au 15 mars 2009 

Principales façons de compter (main gauche seulement)
« Pourquoi le corps humain comme support de calcul ? Sans doute parce que c'est plus "simple". Toutefois, cette numération par le corps humain – principalement par les doigts et les orteils – aussi simple qu'elle paraisse, permet de faire fonctionner différents systèmes (quinaire, décimal, duodécimal, vicésimal). »
Photo et textes sont extraits de l'exposition « Singulier / pluriel – des noms et des nombres », organisée par le Lacito en 1989 : panneau Numération et corps humain.
© Jean-Pierre Caprile† (CNRS-Lacito) – transformation en document numérique : Laurent Venot |
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Semaine du 1er au 8 mars 2009 

Le langage tambouriné (Centrafrique, années 1990)
« Qui n'a pas entendu parler du "télégraphe de brousse", ce code qui permet de transmettre à distance des messages à l'aide de tambours ? Mais les messages tambourinés n'ont rien en commun avec le morse qui utilise des combinaisons de brèves et de longues représentant des lettres de l'alphabet. Comment cela fonctionne-t-il ?
Dans une langue "à tons", chaque voyelle est affectée d'une hauteur. Ainsi, deux mots homophones, mais dont la hauteur des voyelles varie, revêtent des significations différentes.
Les langages tambourinés africains restituent les schémas des tons linguistiques et la rythmique de l'élocution.
Le tambour spécifique, utilisé pour le langage tambouriné, peut l'être aussi dans d'autres circonstances, par exemple à l'occasion d'une danse de jeunes initiés. »
La photo a été remplacée en janvier 2011 pour mieux correspondre au texte.
Photo et textes sont extraits de l'exposition « Corps, rythme et communication dans différentes langues à tradition orale », organisée par le Lacito en 1985 : panneau La communication musicale.
© photo : Simha Arom (CNRS-LMS) ; © texte utilisé sur le panneau et tiré d'un article, daté de 1976, de Simha Arom (CNRS-LMS) et France Cloarec-Heiss (CNRS-LLACAN)
Lieu : Afrique, Centrafrique - Langue : banda-linda – Transformation en document numérique : Laurent Venot |
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Semaine du 9 février au 28 février 2009 

Le séchage du café en Nouvelle-Calédonie (Canala, 1983-84)
« Les premiers plants de café en provenance de l'île de la Réunion ont été introduits en Nouvelle-Calédonie en 1856, d'abord cultivés sous ombrage, puis en plein soleil. La caféiculture a longtemps constitué la principale source de revenus des Kanaks, avant de péricliter suite à l'introduction de maladies, et au développement de l'économie minière. Subsistent cependant de grandes plantations de café sur la côte ouest, avec production du célèbre café Le Roy commercialisé par Royal Pacifique.
Certaines familles kanak continuent néanmoins de récolter les cerises de café, et les font sécher en plein air sur des séchoirs en bois, ou encore sur une dalle de ciment (photo).
Dans les langues kanak, le nom désignant le café a été emprunté soit à l'anglais (köfi) comme en xârâcùù, soit au français (kafe). »
Photo et textes sont extraits de l'exposition « Changement social », organisée par le Lacito en 1988 : panneau Le café en Nouvelle-Calédonie.
© Claire Moyse-Faurie (CNRS-Lacito) – transformation en document numérique : Laurent Venot
Lieu : Océanie, Nouvelle-Calédonie, Canala - Langue : xârâcùù |
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Semaine du 2 au 8 février 2009 

Les différentes bananes chez les Ngbaka (Centrafrique, années 1980)
« Les Ngbaka distinguent deux grandes catégories de Bananiers dont la destination alimentaire est différente. Les plus importants, donnent la banane à cuire, bó.gbò, servant de pain. Les bananiers à fruits, bùlè ou bó.bùnzu "banane des Blancs", de moindre intérêt alimentaire, sont moins cultivés.
La banane à cuire est, pour le Ngbaka, l’aliment de base, mets d’accompagnement obligé des viandes et poissons, insectes divers et du légume vert de consommation presque quotidienne, le kòkò (Gnetum africanum WELW., Gnétacées). Seule, on ne l’apprécie pas mieux que notre pain sec, mais sans elle, il n’ y a pas de repas. Quelle que soit l’importance des vivres consommés sans banane, on les considère comme de simples casse-croûtes pris à la sauvette ou en brousse. Si, dans l’alimentation, la viande est le seul mets explicitement valorisé, la banane constitue celui dont la valeur culturelle profonde, bien que restant implicite ou symboliquement exprimée, n’en est pas moins supérieure à toute autre. Les aliments carnés (gibier, poisson, insectes ... ) sont dits yá.bo "complément de la banane". »
Photo et textes sont extraits de l'exposition « Les civilisations de l'oralité dans le monde moderne », organisée par le Lacito en 1983 : panneau "Le bananier et ses usages" (en cours de reconstitution).
© Jacqueline M.C. Thomas – transformation en document numérique : Laurent Venot
Lieu : Afrique, Centrafrique - Langue : ngbaka-ma'bo |
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Semaine du 26 janvier au 1er février 2009 

La musique des Indiens wayana (Amérique du Sud, années 1990)
« Les Indiens wayana sont établis dans le nord du Brésil, au Surinam et en Guyane française, dans la forêt amazonienne. Ils parlent une langue caribe (karib), et vivent principalement de pêche, de chasse, de cueillette et d'agriculture..
Leur musique, tant vocale qu'instrumentale, trouve son inspiration dans une mythologie à l'image de la nature environnante, c'est-à-dire luxuriante et omniprésente.
La faune et la flore servent de matière première pour la construction des instruments : bambou, roseau, carapace de tortue, os de biche, griffe de tatou, etc.
[Le panneau comprend un schéma qui] montre les nombreuses circonstances de la vie sociale où intervient la musique. Plusieurs musiques sont liées au rituel eputop, un long rituel [initiatique] qui se déroule sur plusieurs mois et qui se conclut par une application de fourmis ou de guêpes sur le corps des adolescents – ainsi que sur celui des adultes qui souhaitent repasser l'épreuve. »
Photo et textes sont extraits de l'exposition « La découverte des civilisations à tradition orale », organisée par le Lacito en 1998 : panneau La musique des Indiens wayana.
© Hervé Rivière† – transformation en document numérique : Laurent Venot
Lieu : Amérique, Brésil-Surinam-Guyane française - langue : wayana |
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Semaine du 19 au 25 janvier 2009 

Four de réduction du fer (Centrafrique, années 1980)
« Le « blanc » est lié à la naissance et à la petite enfance, à la vieillesse et à la mort (c'est la couleur du deuil), et aux états de passage en général (initiations). Il s'oppose ici au « noir », ce dernier représentant les personnes et les choses accomplies, adultes. On pourrait attribuer les valeurs de ce symbolisme à une motivation par la réalité « physique » : l'enfant noir a la peau plus claire que l'adulte, le vieillard a les cheveux blancs, et le noir de la peau de l'adulte est valorisé, noir qui devient plus clair, « blanchit », lorsqu'il est couvert de poussière, d'où l'idée de salissement et de honte.
Mais cette adéquation entre la « réalité » des choses et les représentations que s'en font les usagers est un choix linguistique et social, non le produit d'un déterminisme que l'on pourrait donc prévoir : dans la plupart des sociétés d'Afrique Noire, le blanc et le noir ont les mêmes valeurs qu'en français. Il s'agit bien là d'un choix propre à chaque culture, prenant en compte des caractères physiques humains pour les Gbaya, des caractères naturels (jour/nuit, clarté/obscurité) pour d'autres Africains noirs, et les deux critères à la fois pour les Européens blancs. »
Photo et textes sont extraits de l'exposition « Les noms de couleurs », organisée par le Lacito en 1986 : panneau Les noms de couleurs en gbaya.
© Yves Moñino (CNRS-LLACAN) – transformation en document numérique : Laurent Venot
Lieu : Afrique, Centrafrique - Langue : gbaya |
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Semaine du 12 au 18 janvier 2009 

De l'enquête à la publication (Pwöbei, Nouvelle-Calédonie)
« L'étude de la langue commence sur le terrain, par des questionnaires de mots et de phrases, par des enregistrements de contes, de récits, de chants, que l'on transcrit sur place, ainsi que par des enquêtes lexicales sur les techniques et les divers aspects de la vie sociale.
Le travail se poursuit alors, patiemment, devant nombre de lourds fichiers...
Cet ensemble, le corpus, est transcrit en notation phonétique, pendant que le chercheur – et c'est là sa première tâche – met en évidence le système phonologique propre à la langue qu'il étudie. Suit une description grammaticale, effectuée en deux temps : le repérage des éléments constitutifs du discours et la façon dont ces éléments se combinent pour former une phrase (syntaxe).
Les discours qui ont été enregistrés sont transcrits, traduits mot à mot et analysés, afin d'être publiés sous une forme élaborée, avec notes critiques et explicatives, tant sur les problèmes linguistiques que sur les aspects de la société.
Enfin, pour être aussi complète que possible, une description comporte une étude du lexique, allant du glossaire au dictionnaire encyclopédique, en passant par les vocabulaires spécialisés. »
Photo et textes sont extraits de l'exposition « De l'oral à l'écrit », organisée par le Lacito en 1984 : panneau De l'enquête à la publication.
© Jean-Claude Rivierre (CNRS-LACITO, 1977) – transformation en document numérique : Laurent Venot
Lieu : Océanie, Nouvelle-Calédonie – Langue : cèmuhî |
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Semaine du 5 au 11 janvier 2009 

La cage à écureuil, grue du Moyen Âge (Guédelon, Bourgogne, France)
La photo permet de comprendre comment fonctionnait cet engin de levage. L'axe était mû par un seul homme qui en marchant à l'intérieur de la roue faisait tourner la "cage" et entraînait la corde, mouvement dont la force était démultipliée par les poulies. On utilisait ces "grues" soit depuis le bas des constructions, comme ici, soit sur un point assez élevé du chantier. (voir sur le site de Guédelon, et plus spécialement ici)
C'est un engin classique depuis l'époque romaine, utilisé dans de nombreux chantiers de construction. Il permet, grâce à un seul homme, de hisser une charge d'au moins 300 kg.
La construction de cette "cage" était réalisée rapidement. Elle pouvait être démontée tout aussi facilement pour être transportée. On utilisera ce type d'engin de levage jusqu'au XVIIe siècle.
© Anne Behaghel-Dindorf (CNRS-LACITO, juillet 2008)
Lieu : Europe, France, Bourgogne – documentation complémentaire : Wikipedia |
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